Au beau milieu des plaines arides du Nebraska, aux États-Unis, on découvre des habitations érigées en ballots de paille. Ces idées de construction du XIXe siècle découlent du manque de ressources usuelles telles que le bois. Pour bâtir leurs maisons, les colons se servaient des pailles dérivées des céréales, unique matériau en abondance de l’époque.
Plus tard, l’avènement des outils de construction modernes fait passer les ballots de paille aux oubliettes. Mais la technique revient maintenant sous le feu des projecteurs pour isoler les habitations sans laisser une empreinte écologique, ou presque.
Pourquoi avoir recours aux ballots de paille en matière d’isolation ?
La paille est à ne pas confondre avec le foin. Ce dernier correspond à un herbage que consomment les ruminants et qui se décompose facilement avec l’humidité. Tandis que la paille est la partie restante des tiges de céréales après la récolte des grains.
Ce matériau naturel présente l’avantage d’être rapidement renouvelable et abondant dans plusieurs régions du monde. Les constructeurs en bénéficient amplement à chaque moisson. Vous pouvez récupérer directement les ballots dans les granges, vu qu’ils ne passent pas par des procédés consommateurs d’énergie dans les usines.
Un ballot de paille prêt aux travaux d’isolation est composé de bottes de tiges sèches, fortes et flexibles. Il faut bien compresser les bottes et les rendre plus ou moins uniformes. Ces conditions respectées, la paille accorde une performance thermique exemplaire. En plus d’être esthétique et confortable, le matériau parfaitement compacté résiste au feu. Les constructions en ballots de paille peuvent atteindre une durée de vie d’un siècle.
Cette technique est très répandue dans les habitations plutôt que dans les constructions industrielles.
Comment réaliser une isolation en ballots de paille ?
En France, la réglementation thermique RT2012 reconnait l’isolation en paille parmi les types d’isolation suivant les normes en vigueur. Plusieurs méthodes permettent de réaliser les travaux, mais les techniques Nebraska et du GREB se hissent en tête de liste.
La technique d’isolation du GREB
Il s’agit d’une méthode novatrice à ossature en bois. La construction se repose sur une charpente autoportante faite de bois massif. Les toits sont plus larges pour protéger les murs des eaux de pluie et de l’érosion qui s’ensuit. Une ossature de bois doublée forme les murs de cette construction. Vous pouvez alors poser les ballots de paille entre cette structure et enrober l’ensemble d’un mortier composé de ciment, de sciure de bois, de sable et de chaux aérienne.
La technique du Nebraska
Cette méthode rustique s’avère peu onéreuse et ne nécessite que peu de matériaux. Elle convient aux granges et aux petites dépendances, mais permet aussi de bâtir des maisons d’étage aux murs droits. Avec cette technique, les murs porteurs sont formés de bottes de paille compressées entre la panne et les fondations. Une petite semelle garde les pailles de l’humidité venant du sol.
Qu’en est-il de la stabilité des murs en ballots de paille ?
La force de la structure des constructions en paille a fait l’objet de plusieurs tests en laboratoires. Les résultats des études révèlent l’état de compression, le contreventement et la résistance au cisaillement des bâtiments.
Résilience avérée à la compression
Les murs de paille bénéficient de revêtements de crépi robustes encadrant les ballots. Ils sont alors aussi stables que des structures de panneaux en polystyrène revêtus de plaques de contreplaqué. Leur solidité convient à la construction d’un logement allant jusqu’à trois étages.
Résilience à la force de contreventement
Les habitations disposant de ballots de paille en tant qu’isolation profitent à la fois d’une structure pleine et solide servant de contreventement. Si les maisons standards nécessitent des cadres pour éviter la déformation due à la puissance du vent, celles en paille sont plus résilientes.
Ténacité face au cisaillement
De manière générale, lorsque le coin supérieur d’un mur subit une plus grande pression, il se penche sur le côté. La partie opposée contre ce mouvement, puis la déformation de l’ensemble se profile. Avec une structure isolée en paille, le mur monolithique évite une telle détérioration.